Vous passez votre commande, effectuez le paiement, et ce n’est qu’ensuite que vous remarquez un petit détail : une seule lettre dans l’adresse du site Web était différente.
Il est si facile de tomber dans le piège des cybercriminels. Si vous avez de la chance, le montant perdu est faible et votre banque agira rapidement en remboursant l’argent et en réémettant votre carte. Mais tout le monde n’a pas cette chance : dans de nombreux pays, il est presque impossible de récupérer l’argent volé.
Un clic pour tout perdre
Un avocat spécialiste des faillites a déclaré à UN News qu’un nombre croissant de personnes sont contraintes de déclarer faillite après avoir perdu de l’argent à cause de la cybercriminalité.
N’importe qui peut être victime d’une cyberattaque – quel que soit l’endroit où il vit – et tout le monde mérite protection et soutien.

ONU Info/Daniel Dickinson
De nombreux cybercrimes ont leur origine dans des régions d’Asie du Sud-Est, comme cette ferme frauduleuse abandonnée aux Philippines.
Bien que les actes cybercriminels dans certains pays ne correspondent pas clairement à la définition juridique de la « cybercriminalité » et qu’il n’existe aucun mécanisme de coopération juridique internationale, la cybercriminalité elle-même évolue rapidement.
Ce qui était autrefois des attaques isolées menées par des pirates informatiques individuels sont désormais des opérations à grande échelle menées par des réseaux criminels organisés.
Internet et les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, permettent aux criminels d’opérer plus rapidement et à plus grande échelle, d’atteindre des victimes partout dans le monde et de commettre des crimes avec une intervention humaine minimale.
Des cyberattaques autonomes et fausses images créées à l’aide de deepfakes aux campagnes de malware et de phishing basées sur l’IA, l’utilisation abusive des nouvelles technologies remet en question les systèmes traditionnels d’enquête et de prévention de la cybercriminalité.
Groupes de phishing pour les criminels
Le cybercrime le plus courant aujourd’hui est le phishing, qui consiste à inciter les victimes à révéler des mots de passe ou des informations financières via de faux sites Web ou e-mails, comme ceux de votre quincaillerie locale.
Même les criminels inexpérimentés peuvent désormais utiliser des « kits de phishing » prêts à l’emploi pour créer instantanément des versions réalistes de sites Web de grandes marques et envoyer des messages frauduleux convaincants.
Ces dernières années, des milliards de combinaisons de noms d’utilisateur et de mots de passe volées sont apparues sur le dark web. Ces données sont utilisées dans des attaques dites de credential stuffing, qui sont des tentatives de connexion automatisées sur des milliers de sites Web à la fois.
Tourner la page de la cybercriminalité
Cette page de l’histoire numérique pourrait bientôt se tourner.
En décembre 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité – le premier traité international sur la justice pénale depuis plus de deux décennies.
L’adoption du document est le résultat de cinq années de négociations entre les États membres des Nations Unies, avec la participation d’experts, de la société civile, du monde universitaire et du secteur privé.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié l’adoption de la convention d’« étape cruciale » dans les efforts mondiaux visant à garantir la sécurité en ligne.

© ONUDC/Laura Gill
Le téléphone portable, élément de preuve dans l’opération de lutte contre la cybercriminalité en Asie du Sud-Est, a été mis de côté pour analyse.
Le 25 octobre, l’accord sera ouvert à la signature lors d’une cérémonie officielle à Hanoï, au Vietnam. Il entrera en vigueur 90 jours après sa ratification par 40 pays.
Réponse mondiale à la menace mondiale
Le nouveau document définit un cadre international commun pour lutter contre la cybercriminalité. Il fournit des définitions uniformes, des normes d’enquête et des mécanismes pour aider les victimes – y compris l’indemnisation, la restitution et la suppression des contenus illégaux.
Les États mettront en œuvre ces mesures conformément à leur législation nationale mais dans le cadre de principes internationaux convenus. Et peut-être qu’avec cet accord, une nouvelle ère commencera – une ère dans laquelle une mauvaise lettre dans le titre d’un site Web ne vous coûtera pas tout.
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dirige la réponse des Nations Unies à la cybercriminalité en dispensant des formations et en soutenant les pays du monde entier.
L’agence basée à Vienne s’appuie sur son expertise spécialisée dans les systèmes de justice pénale pour fournir une assistance technique dans les domaines de la prévention, de la sensibilisation, de la réforme législative, du renouvellement des capacités d’application de la loi, de la coopération internationale et du soutien médico-légal, ainsi que dans la collecte de données, la recherche et l’analyse sur la cybercriminalité.
