Simon van Teutem est un auteur et journaliste néerlandais de 27 ans, diplômé de l’Université d’Oxford, qui est devenu une voix importante dans le débat mondial sur comment et pourquoi les talents de la génération Z se retrouvent dans des emplois d’élite en entreprise qui semblent souvent insatisfaisants. Au lieu d’accepter des offres lucratives de McKinsey et de Morgan Stanley après l’obtention de leur diplôme, il a choisi une voie différente : enquêter sur les forces psychologiques, sociales et économiques qui orientent les étudiants les plus brillants vers un ensemble restreint de carrières.
Le tournant : sortir de la voie rapide de l’entreprise
Van Teutem a étudié la politique et l’économie à l’Université d’Oxford, où il a vu ses pairs évoluer vers le conseil, la banque d’investissement et le droit des sociétés. Ce qui le dérangeait le plus n’était pas le prestige de ces voies, mais leur caractère inévitable. Il a déclaré lors d’entretiens que la plupart des étudiants pensent qu’ils disposent de choix illimités, mais qu’ils sont toujours choisis parmi le même petit groupe d’entreprises. Après des stages chez BNP Paribas, Morgan Stanley et McKinsey, il s’est rendu compte qu’il faisait lui aussi partie de ce modèle et a décidé de démissionner avant que ses ambitions futures ne le consument.
le Triangle des talents des Bermudes
Son livre The Bermuda Triangle of Talent (2025) explore ce qu’il appelle « l’attrait du prestige ». S’appuyant sur plus de 200 entretiens avec des diplômés, des employés et des économistes comportementaux, il affirme que les jeunes professionnels hautement qualifiés apprennent à rechercher un statut, une sécurité et une progression continue. Beaucoup prévoient de passer seulement quelques années dans des rôles à haute pression avant de passer à quelque chose de plus important, mais ils y échappent rarement. À mesure que les salaires augmentent et que les modes de vie évoluent, il devient plus difficile de quitter un emploi et un travail qui semblait autrefois temporaire devient la profession à part entière.
Enquête sur les élèves les plus performants et peu sûrs d’eux
Le concept de base de Van Teutem est celui d’une personne surperformante et peu sûre d’elle, quelqu’un conditionné à mesurer le succès par une validation constante. Les entreprises d’élite comprennent cet état d’esprit mieux que quiconque, dit-il, et présentent des défis complexes mais finalement superficiels. Il n’est pas anti-entreprise. Au lieu de cela, son travail met en évidence le coût d’opportunité lorsque certains des esprits les plus brillants du monde passent des décennies à produire des diapositives ou à restructurer des accords plutôt que de résoudre des problèmes publics.En plus de travailler comme journaliste pour la plateforme néerlandaise De Correspondent, Van Teutem poursuit un doctorat en politique au Nuffield College de l’Université d’Oxford. Ses premières expériences au sein de grandes sociétés financières et de conseil lui fournissent un aperçu direct qui conforte sa critique. Son objectif est de révéler les forces invisibles qui se cachent derrière les choix de carrière, et non de faire honte à ceux qui les font.
