Les pourparlers de paix entre le Pakistan et l’Afghanistan en Turquie sont dans une impasse, les deux pays se pointant du doigt pour ne pas être parvenus à un accord, a rapporté mardi l’Associated Press. Istanbul a fait preuve de constance dans ses efforts pour sortir de l’impasse, mais il n’y a eu aucune confirmation immédiate quant à la tenue d’une quatrième journée de pourparlers.Les pourparlers d’Istanbul constituent un élément clé d’un effort diplomatique plus large visant à désamorcer des mois de frictions croissantes entre Islamabad et Kaboul au sujet du militantisme transfrontalier et des prétendus refuges, d’anciens points chauds qui se sont aggravés depuis que les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan il y a quatre ans.Aucune déclaration officielle n’a été publiée sur l’état des négociations.
Pakistanais et Afghans jouent le jeu du blâme
Le Pakistan et l’Afghanistan se sont mutuellement accusés d’être responsables de cette impasse, tandis que les efforts visant à consolider le cessez-le-feu conclu le mois dernier restent au point mort. Les deux parties ont échangé des accusations sur le manque de sérieux dans les négociations visant à apaiser les tensions transfrontalières qui ont récemment éclaté et se sont transformées en affrontements sanglants. Les responsables de la sécurité pakistanais impliqués dans les négociations ont déclaré que Kaboul refusait d’accepter ce qu’Islamabad considère comme des demandes « logiques et légitimes » : des garanties que le territoire afghan ne sera pas utilisé pour lancer des attaques au Pakistan, selon l’Associated Press. Ils ont déclaré que la délégation des talibans était réticente à s’engager sur des garanties concrètes et a demandé à plusieurs reprises des conseils à Kaboul avant de prendre des décisions. Cependant, la partie afghane a répondu à ces allégations. Bien que Kaboul n’ait pas immédiatement publié de réponse officielle, la chaîne de télévision publique RTA a confirmé que l’Afghanistan avait « fait tous les efforts possibles pour mener des négociations constructives », mais que « la partie pakistanaise ne semble pas avoir une telle intention ». Cette accusation reflète les critiques du Pakistan et met en lumière l’aggravation du différend diplomatique.Malgré l’impasse, les responsables turcs et d’autres médiateurs internationaux s’efforcent de préserver le cessez-le-feu conclu à Doha le 19 octobre, après que des combats le long de la frontière ont tué des dizaines de soldats, militants et civils des deux côtés.
